La démission silencieuse, de quoi s’agit-il ? 

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Démission silencieuse NHA RH

Connue également sous l’appellation de « Quiet Quitting », la démission silencieuse est un sujet de société très actuel. 

« Faire moins pour se préserver » c’est ainsi que nous pourrions traduire l’idée du Quiet Quitting. 

Nous évoquions le phénomène de la Grande démission il y a peu, qu’est-ce que le Quiet Quitting ?

Depuis 2008, le nombre d’employés ayant fait acte de démission n’a jamais été aussi élevé.  

520 000 démissions, entre fin 2021 et début 2022, dont 470 000 pour quitter un CDI. Les derniers chiffres diffusés par la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) font état d’un nouveau record, dépassant de peu celui atteint en 2018. 

Mais plus inquiétant encore, ce phénomène de démission silencieuse. 

C’est le journal anglais The Telegraph qui a mis en lumière cette tendance. Bien entendu, comme beaucoup de phénomènes, la quiet Quitting a débuté sur les réseaux sociaux, à savoir TikTok. Cette démission discrète consiste alors à effectuer son travail juste assez pour ne pas se faire licencier. Sans plus. 

On utiliserait donc aujourd’hui ce terme pour parler d’un souhait non exprimé de démission, se traduisant par le fait de ne faire « que » ce qui est inscrit noir sur blanc dans son contrat de travail (missions, droit à la déconnexion et horaires en particulier). En réalité, il s’agit surtout de salariés en recherche d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Dans les faits, il n’est pas question ici de démissionner, mais de se « détacher » de son travail.

Il est évident que la crise sanitaire et le contexte géopolitique actuel y sont pour quelque chose. 

Un contexte défavorable 

La pandémie a joué un rôle important dans ces changements de mentalités. Après avoir apprécié la réduction massive du temps de transport durant le confinement, à avoir gouté à des moments précieux en famille, à une facilité plus ou moins importante à exercer les mêmes missions en télétravail grâce aux outils numériques, certains ne sont plus prêts à revenir en arrière, époque où leurs vies ressemblaient plus au fameux adage « métro-boulot-dodo ».

Si à peu près la moitié des actifs aujourd’hui apprécie de retourner au bureau, le besoin de concilier vie personnelle et vie professionnelle est resté de son côté très présent pour une large majorité. 

Démission ou qualité de vie ? 

Il n’en fallait pas plus pour que certains associent ce désir de changement à une envie de départ, allant jusqu’à créer de la confusion avec la grande démission qui touche de plein fouet la France ces derniers mois. 

Néanmoins, les deux phénomènes sont bien distincts. Se limiter aux termes de son contrat de travail pour profiter de la vie n’a rien à voir avec une démission.

En effet, il y a d’un côté, les salariés qui souhaitent quitter leur entreprise parce qu’ils ne sont plus en phase avec les valeurs, les missions ou le fonctionnement. Ils sont alors dans une réelle intention de départ. Et il y a de l’autre côté, les salariés qui veulent uniquement que leur journée ne soit pas seulement limitée à une activité professionnelle et souhaitent arrêter de faire seulement acte de présence.  En effet, dénoncé massivement depuis quelques années, le présentéisme n’est plus signe d’implication ni même de performance et encore moins d’engagement. Tout comme les besoins évoluent dans le temps, les pratiques également. 

La démission silencieuse ne convient pas à tout le monde, et surtout n’est pas possible pour tout le monde. Ce n’est pas forcément non plus une solution durable lorsqu’on exprime un mécontentement dans son travail. 

Une revendication ? Une alerte ? 

Il semblerait surtout que ce terme soit en réalité un peu « fourre-tout ». Dès lors qu’un salarié se limite à ce qui est inscrit dans son contrat de travail, doit-on considérer qu’il fait preuve de démission silencieuse ? Un salarié est-il réellement démissionnaire lorsqu’il respecte ce qui est inscrit dans son contrat de travail ?

La véritable question semble porter sur la valorisation du contrat de travail, des missions et de la qualité de vie au travail.

Il faut certainement arrêter de culpabiliser les collaborateurs qui respectent leur contrat, car c’est bien en pointant cela du doigt aujourd’hui que l’entreprise risque finalement de les voir partir définitivement… 

La question de l’épanouissement et de la qualité de vie au travail demeure essentielle et c’est sur ce sujet que nous devons nous pencher ! 

L’abandon de poste auquel certains pourraient recourir pour quitter leur entreprise est aujourd’hui assimilé à une démission d’après le décret voté en octobre dernier précisant à l’Art. L. 1237‑1‑1. du code du travail « Le salarié qui a abandonné volontairement son poste et ne reprend pas le travail après avoir été mis en demeure à cette fin, par lettre recommandée ou par lettre remise en main propre contre décharge, est présumé démissionnaire ». Cette alternative ne fera que renforcer ce phénomène. 

Chez NHA, nous accompagnons nos collaborateurs et candidats à prendre conscience de leurs besoins et à les exprimer de sorte que chacun puisse s’épanouir et évoluer à juste titre dans leur projet personnel et professionnel. 

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Author: maudstudiobono